Hasard de la programmation, deux propositions théâtrales bien que fortement différentes dans leur forme et leur écriture se rejoignent dans leur propos, l’hommage d’un fils comédien à sa mère.
Au théâtre des Doms, Cédric Eeckhout, dans Héritage met en scène sa mère Jo Libertiaux qui interrogée par son fils nous conte son histoire de femme que l’on qualifie ordinairement et à tort de sans histoire. Mariée jeune comme cela se pratiquait dans les années soixante, coiffeuse, mère de trois enfants, divorcée, une vie que l’on juge banale, pas une histoire pour le théâtre.
Et pourtant, cette pièce nous fait découvrir toute la richesse du combat quotidien ordinaire d’une mère de famille pour élever ses quatre enfants, d’une travailleuse pour défendre son travail et nous instruire de la beauté de cette activité le plus souvent méprisée et ridiculisé, coiffeuse.
Cédric Eeckhout dans un savoureux jeu transformiste joue sa propre mère, comme en une déclaration d’amour, créant avec celle-ci et avec la complicité de la chanteuse d’opéra mezzo soprano Pauline Sikirdji, un émouvant duo où Cédric Eeckhout nous dit et lui dit tout ce qu’il lui doit tout ce qu’elle lui a apporté de par sa seule présence bienveillante et en quoi cette vie dite ordinaire a fait ce qu’il est.
Ce très bel hommage ne laisse pas indifférent et a une douce disposition à embuer nos yeux sans pathos, juste avec ce grand moment d’amour partagé avec le public.
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