L’expo (confinée) de la semaine : Beardsley au musée d’Orsay
Un artiste éternellement jeune
Aubrey Beardsley, atteint par la tuberculose, disparaît à l’âge de vingt-cinq ans en pleine ascension. Élise Dubreuil, commissaire et conservatrice des arts décoratifs, débute la visite par la biographie de cette courte mais fulgurante carrière, toute l’œuvre étant donc condensée sur sept ou huit années d’intense création artistique. Plus de 1000 dessins à son actif, des dessins très originaux, toujours en noir et blanc, au style très particulier, qui ont influencé énormément d’artistes après sa mort, et aussi au 20ème siècle dans les années 60-70, précise Leïla Jabouai, commissaire et conservatrice des arts graphiques. Les deux conférencières commentent l’exposition-une première en France-construite selon un parcours chronologique : sa première grande commande, «La mort d’Arthur », pour illustrer une légende médiévale, sa notoriété acquise grâce à son illustration de Salomé d’Oscar Wilde, son départ d’Angleterre suite au procès intenté à l’écrivain pour homosexualité, son installation en France. À chaque étape elles décryptent des œuvres phares et précisent l’évolution de son style et de sa personnalité: « Les Débris d’un poète », « La Jupe Paon » la planche la plus célèbre pour Salomé, des affiches composées à Paris, des planches inspirées de textes antiques.
Une personnalité foisonnante et débridée
Les deux commissaires évoquent longuement sa personnalité : Aubrey Beardsley s’émancipe de la lettre du texte pour laisser libre court à sa fantaisie. C’est un artiste qui s’est fait connaître aussi par son esprit de provocation, irrévérencieux, sa tendance à braver la censure : son association avec Oscar Wilde lui a coûté cher, il a été associé au scandale et renvoyé de sa maison d’édition. Il a connu un grand succès de son vivant, et a été redécouvert par les protagonistes de la culture pop, du psychédélisme, beaucoup de gens ont vu des œuvres de Beardsley, sans forcément avoir eu connaissance de leur auteur, de sa carrière, et de la diversité de son travail.
Béatrice Flammang du « Café Pédagogique »
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